Demi-rosace pour une chapelle
Cette demi-rosace est une maquette que j'ai voulu réaliser en temps qu'oeuvre en soi, même si elle est aussi destinée à présenter, dans une échelle réduite, un projet pour la décoration d'une chapelle. La rosace définitive aura un diamètre de 6 m alors que la version que je viens de terminer ne mesure que 90 cm de diamètre. Elle est constituée de 96 dessins à l'aquarelle sur panneaux de bois, inspirés par quelques statues religieuses choisies parmi celles que j'ai pu voir dans les différents musées européens que j'ai eu l'occasion de visiter, et pour lesquelles j'éprouve le plus grand intérêt. Ce sont des statues en bois polychromes qui datent du 13ème au 15 ème siècle. Je les aime toutes, mais malgré tout, celles que je préfère sont celles que le temps s'efforce de détruire, comme cette Marie et ce Jean-Baptiste ruinés, dont la beauté est sublimée par l'inexorable et inévitable voyage vers la disparition. On peut voir ces vestiges tragiques au Département Médiéval du musée du Louvre et, à mon sens, ces deux statues figurent parmi les plus belles pièces de cette collection.
J'ai donc choisi 24 statues et j'en ai réalisé à chaque fois quatre versions, la plus petite mesurant 4 cm de hauteur et la plus grande 17 cm, puis je les ai disposées en demi-rosace sur un fond noir.
Dans la version définitive, la rosace rayonnera autour du porche de la chapelle.
Il m'est difficile de dire ce que signifie cette oeuvre, car en fait je ne l'ai pas élaborée, l'idée m'en est venue spontanément en une seule fois, sans que j'y réfléchisse ; pratiquement du "clé en main" il ne restait plus qu'à concrétiser. Toutefois j'y vois deux axes d'interprétations : soit la spiritualité s'échappe du néant, rayonne et s'épanouit ; soit le temps de cette spiritualité est passé et elle disparaît, aspirée par un trou noir, par le néant.